Il y a quelques semaines, nous avons connu notre premier petit “pépin” d’expat aux USA. Pépin… car même en France, ce n’est jamais une partie de plaisir que de se rendre aux urgences. Rien de bien grave heureusement, mais l’occasion de vous parler un peu du système de santé aux USA.
Mythe ou réalité : pour se faire soigner, il faut avoir les moyens :
On l’entend très souvent et ce n’est un secret pour personne, la santé aux USA est quelque chose de très chère. Et même quand on a une très bonne assurance maladie, il vaut mieux mettre un peu d’argent de côté pour les cas de force majeure. Le fonctionnement est complexe mais voici ce que j’ai compris, il y a principalement trois grands modes de fonctionnement ici. Le premier qui permet d’aller chez une liste pré-définie de docteurs et dans des hôpitaux faisant partie de cette liste. Pas toujours pratique, mais l’avantage c’est que l’on bénéficie d’un réseau de docteurs couvert par l’assurance. Les frais sont donc moindres. L’autre solution, c’est d’avoir le choix de pouvoir aller où l’on veut mais à condition de payer si les frais dépassent un certain seuil. Et enfin, la troisième solution rejoint la deuxième pour le choix du docteur. Mais pour les remboursements consiste en gros à avoir un compte santé avec une certaine somme définie à l’avance qui une fois complètement utilisé est compensé par l’entreprise. Parfois l’entreprise paie une partie des cotisations pour telles ou telles formules.
S’expatrier dans un nouveau pays avec un enfant en dessous de 2 ans n’est pas chose facile dans la globalité mais encore moins pour ce qui concerne la santé. C’est en effet, le moment où leur système immunitaire est le plus fragile. Sans parler des nombreux vaccins et contrôles à faire pour qu’il puisse aller à la crèche. Dans notre cas, il a fallu presque 2 heures chez le médecin généraliste pour vérifier la concordance des vaccins entre la France-Dubai et les USA. Avec en prime, une prise de sang (réalisée en deux fois, car ils n’arrivaient pas à piquer) pour contrôler la tuberculose. Vous l’aurez certainement compris, nous avons préféré avoir le choix de pouvoir aller où l’on veut par mesure de précaution. Certaines entreprises proposent également des médecins et en allant chez eux, vous ne payez rien. Jusqu’à présent, cette solution semblait être bien adaptée pour notre cas, jusqu’à ce qu’il faille aller aux urgences pour une fièvre très élevée qui ne baissait pas.
Notre expérience aux urgences :
Pourquoi jusqu’à ce que…. car cette petite escapade n’était pas donnée. Ce qui ne semblait pas choquer les autres expatriés français quand je leur ai raconté notre aventure. Malheureusement, notre médecin n’était pas disponible le jour où la puce est tombée malade. L’infirmière nous a cependant aidé comme elle pouvait en nous conseillant des médicaments dans un premier temps. Car forcément ici, ce n’est pas les mêmes qu’en France ou Dubaï. Par exemple, on ne trouve pas de paracétamol ici, mais de l’acetominophen (l’équivalent). Comme elle vomissait tout ce qu’on lui donnait (y compris les médicaments), nous avons rappelé pour voir un docteur. Devant la situation, l’infirmière a essayé de nous rediriger vers un autre docteur, mais personne ne pouvait nous recevoir. Craignant qu’elle ne se déshydrate, (plus de larmes ne coulaient quand elle pleurait) nous avons pris la décision d’aller aux urgences.
Si comme moi, vous suiviez la série Urgences il y a quelques années, vous ne serez pas étonnés si je vous dis que ce n’est pas du tout la même chose en vrai. Une fois arrivé, il y a un valet pour le parking qui s’occupe de garer votre voiture et vous demande quand même pourquoi vous venez. Pour entrer dans la salle d’attente, il faut passer un contrôle de sécurité comme à l’aéroport. Mais c’est beaucoup moins contraignant et la personne était très compréhensive en voyant la puce. On contrôle vos sacs et vous passez un portique. Puis on vous colle un autocollant “Visitor” si vous n’êtes pas le patient. Ensuite il faut s’enregistrer au comptoir et attendre. On vient vous mettre un bracelet autocollant avec les informations du patient.
Un Fast Track pour voir le docteur, comme à Disneyland :
On passe d’abord chez les infirmières qui vérifient le poids, la température, l’oxygène… on attache un capteur au pied de la puce et on vous redirige selon la gravité de l’état. Un petit autocollant pour la puce et on nous annonce qu’on va passer en Fast Track (comme à Disneyland, humour). Plus sérieusement, le Fast Track c’est pour les cas “basiques”, tant mieux. Là, nous voyons un docteur et non ce n’était pas Georges Clooney (le pédiatre dans Urgences), mais il était très gentil et nous a bien tout expliqué. L’infirmière a appliqué des compresses froides pour faire baisser la température et lui a donné une dose d’Ibuprofène et un anti-vomitif. Au bout d’un petit quart d’heure, nous avons retrouvé notre fille comme si de rien n’était. Pendant ce temps, un employé de l’hôpital est venu vérifier tous les papiers de l’assurance avec nous et nous présenter une facture estimative. La vraie facture arrivera plus tard. Apparemment il y a très peu de différence et si c’est le cas cela représente à peu près 10% (d’après lui) de marge. Et il faut bien sûr payer.
Concernant les médicament pas de prescriptions juste un dosage, car ici beaucoup de médicaments sont en libre service dans les supermarchés. Et comme j’en parlais déjà, on peut même les chercher sans sortir de sa voiture. Nous sommes rentrés après 2 heures aux Urgences avec pleins d’autocollants, d’autres encore reçus chez le docteur et un petit tube pour faire des bulles. Une matinée en allant au parc, il y avait juste une maman russe avec sa fille et nous. La petite fille a essayé de toucher ma puce. Sa mère l’a tout de suite arrêtée en la grondant. J’ai été assez choquée de sa réaction, alors que les autres fois les autres enfants étaient très avenants. J’avais lu sur Internet, que les gens ici avaient peur des maladies et des soins à cause des frais. Je comprend un peu mieux la réaction (certes un peu voir même très exagérée) de cette maman aujourd’hui.
Vous l’aurez compris prendre son assurance maladie est un choix complètement personnel qui dépend de beaucoup de critères. Nous verrons dans quelques mois si nous avons bien choisi. Dans tous les cas, notre expérience aux urgences a été plutôt positive et beaucoup moins traumatisante qu’à Dubaï. Ce n’est ici que mon avis personnel et une fois encore le contexte était assez différent par la situation mais aussi par l’assurance. En conclusion, si l’on peut éviter les urgences, mieux vaut ne pas y aller.
je comprends mieux pourquoi mon agent de voyage insiste lourdement pour que nous prenions une assurance complémentaire pour nos soins lorsque nous allons aux USA.
Bizzz à la puce qui j’espére va mieux depuis