Après Guayaquil, voici celle qui a la réputation en Equateur d’être la plus belle ville du pays. Entre maisons coloniales typiques, richesses historiques et artisanales, nous y avons passé une très belle journée. Une ville immanquable pour les amoureux d’histoire, d’architecture et surtout pour découvrir l’Equateur, la “vraie”.
Une première rencontre avec l’altitude, le mal des montagnes :
Cette jolie petite merveille se trouve à 235 km à l’Est de Guayaquil et à peine arrivés la veille au soir dans notre hôtel le Inca Real en plein centre de la ville, nous avons déjà pu goûter au charme de ses rues authentiques. L’hôtel lui aussi dans un ancien manoir colonial était vraiment charmant. Dès l’entrée pavée de briques rouges au sol, on se retrouve dans un énorme hall avec des jolis bosquets d’arbuste et une fontaine. Le seul problème c’est qu’il n’y a pas beaucoup de chambre et quand notre groupe de 15 est arrivé nous occupions presque tout l’hôtel. La ville se situe entre 2350 à 2550 mètres, au dessus du niveau de la mer. L’Equateur est aussi connu pour son relief montagneux et notre guide Daniel avait déjà commencé à nous prévenir dans le bus avant d’arriver à Cuenca que peut-être nous allions ressentir quelques petits effets désagréables à cause de l’altitude. Cela s’appelle le “mal des montagnes” et il arrive au dessus de 2000 mètres, les effets sont divers et variés, certains en souffrent d’autres non.
Au milieu de la nuit, j’ai commencé à me sentir mal. Direction les toilettes, nausées, maux de tête et vertiges. Je me suis sentie un peu confuse pendant de longues minutes. J’ai réussi à me rendormir pensant que ce n’était rien surement la fatigue du voyage et le décalage horaire. Le lendemain matin, plus rien et en pleine forme pour affronter la journée. En discutant avec les autres et ne connaissant pas du tout les symptômes, il semblerait que j’ai eu un tout petit mal des montagnes. Ce qui ne me réjouie pas du tout, car nous avons au programme dans les prochains jours la montée du volcan Chimborazo et déjà avant de partir j’étais impatiente d’y aller. Difficile de savoir si ce n’était pas juste de la fatigue ou à cause du dîner. Apparemment en faisant attention les jours suivants les symptômes s’atténuent. Il faudra donc attendre la fameuse ascension pour savoir.
Que faut-il voir à Cuenca ?
Malgré quelques petites réticences par rapport à ma nuit, j’espère que la journée va bien se passer. On commence donc les visites avec pas mal de marche dans la ville au programme.
Envie d’un nouveau chapeau, pourquoi pas un panama ?
La seule visite de la journée qui se trouve à l’écart du centre ville, une des fabriques de chapeaux panama, la fabrique Homero Ortega, où nous nous sommes rendus en bus. Vous connaissez très certainement ce fameux chapeau blanc ou beige orné d’un gros ruban noir ? Ce chapeau est originaire d’Equateur car il est fabriqué avec la fibre des jeunes pousses de palmier, ici en Equateur. Cette visite est intéressante, on y découvre toutes les étapes de la confection du tissage, du moulage, du pressage d’un chapeau jusqu’à la couture du ruban. On apprend notamment qu’il existe différentes qualités de tressage plus ou moins fin. Il est bien sûr possible d’acheter un chapeau en souvenir à la fin de la visite. Assez encombrant à ramener dans l’avion mais bien moins cher ici qu’en France. On se rend vite compte que c’est un peu l’attraction touristique du coin, car même s’il n’y a pas de parking, les bus de touristes s’enchainent.
Un peu d’art dans les hauteurs de Cuenca :
Avant de retourner au centre et pour profiter encore du bus, un petit tour dans les hauteurs permet d’avoir un super panorama sur la ville. On se rend compte du coup de la taille de la ville au milieu des montagnes au loin, c’est assez impressionnant. Tout comme un peu plus bas, il y a quelques églises et édifices bien caractéristiques. Entre les habitations, on trouve aussi des petits magasins d’artisans de céramiques ou poteries. Passer d’un endroit à l’autre permet d’oublier qu’il faut monter. Durant l’ascension, on croise toute sorte de maisons colorées, petites, grandes, modernes, anciennes mais aussi des paysans qui se mélangent avec les habitants qui partent au bureau. Notre guide nous explique qu’ici il y a de tout et que tout est mélangé ce qui fait la richesse de la ville.
Des fleurs, des fruits et des cochons d’Inde aux marchés :
Avant de partir à pied dans Cuenca, quelques recommendations de la part de notre guide qui insiste lourdement sur le marché aux fleurs. Il nous conseille donc de placer notre sac à dos à l’avant et de jeter un oeil sur les sacs et affaires de nos collègues de voyages. Le marché aux fleurs est réputé ici pour la qualité et la variété de ses fleurs et plantes, c’est également une grosse partie de l’industrie équatorienne avec la banane. Le marché aux fruits et légumes est couvert et permet de faire connaissance avec les produits du coin, tout comme la viande, les plats traditionnels comme le cochon d’Inde (“Cuy”), les épices et beaucoup d’autres choses dans la section juste à côté. Malgré la quantité de stands, c’est assez bien organisé et structuré mais bien sûr, les touristes sont vite repérés et les enfants surtout sont très intrigués et essaient de nous toucher.
2 cathédrales pour une seule ville :
Parmi les nombreuses églises et cathédrales, il est intéressant de voir le contraste entre la nouvelle cathédrale avec ses domes bleus magnifiques et l’ancienne cathédrale aux allures romaines. Dommage que nous n’ayions pas eu le temps de voir l’intérieur, programme chargé en cause. Une autre petite église bien plus modeste près du marché aux fleurs mérite aussi un petit coup d’oeil pour son intérieur typiquement latin avec ses statues. Il y a aussi une jolie mairie, un bâtiment typique de l’endroit et des petites boutiques un peu partout. Il est possible d’envoyer des cartes postales depuis l’Equateur, acheter un timbre à la poste est un souvenir qui me restera. Le guichet se trouvait derrière des barreaux et j’ai eu beaucoup de mal à me faire comprendre. On ne comprenait pas ce que c’était qu’un “stamp”. C’est plutôt l’espagnol qu’on parle ici et pas l’anglais pour une fois. Les cartes sont bien arrivées quelques semaines plus tard en France.
Des têtes réduites au musée des cultures aborigènes :
Il y a beaucoup de musées à Cuenca, mais celui qui possède la plus grande collection d’objet de l’époque pré-colombienne reste le musée des cultures aborigènes. Outre les nombreux pots en terre et les statues, nous y avons découvert un étrange rituel de la culture sud américaine, les Shuars : les tsantzas ou têtes réduites réalisées à partir de têtes humaines rétrécies après avoir été scalpées. On nous explique que la peau est détachée, plongée dans un solution végétale qui la fait rétrécir et qu’ensuite on introduit des pierres chaudes pour reconstituer l’intérieur de la tête. Au final, la tête a diminué de 1/3 jusqu’à la moitié de sa taille originale. Ce rituel serait pour éloigner les mauvais esprits. En voyant cette tête de femme sous nos yeux, un peu plus petite que la hauteur d’un stylo, ça fait un peu froid dans le dos… Notre groupe de 15 a également très bien déjeuné dans la cafétéria du musée, autour de plats à base de maïs, pois, banane et goyave.
Ballade le long de la rivière Rio Tomebamba :
Sans doute, le coin le plus “sauvage” si l’on peut dire de Cuenca. Il suffit juste de descendre quelques marches non loin du centre ville pour très vite se retrouver le long de la rivière. On y découvre une végétation luxuriante entre saules et eucalyptus. La rivière est très agitée et on se demande d’où vient tout ce courant. On y croise aussi des habitants de Cuenca, en tenue traditionnelle avec leur ponchos tout colorés et on est très tenté de les prendre en photo. Nous n’aimons pas trop cela et préférons prendre les paysages en photos, comme je vous ai déjà expliqué et c’est pourquoi vous ne verrez que très peu de portrait. Cela tombe bien, car on aime pas être pris en photo ici, car on a peur que notre image reste coincée dans l’appareil photo. Pour conjurer le mauvais sort, contre une petite pièce on accepte volontiers une photo.
Contrairement à Guayaquil, Cuenca possède une véritable âme. Chacun peut y retrouver quelque chose qui l’intéresse. C’est ici que l’aventure “Equateur” a vraiment démarré pour nous, grâce à son côté très traditionnel. Il faut cependant se préparer à peut-être avoir quelques petits désagréments venant de l’altitude. Si vous avez la chance de pouvoir être guidés dans les musées ou dans la ville, il ne faut pas hésiter pour en savoir plus sur les coutumes. Êtes-vous d’accord de dire que pour le côté ville d’Equateur devant Guayaquil ou Quito, les 2 autres grandes villes, il ne faut absolument pas louper Cuenca ?
Carnet de route du 10 novembre 2010
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