De retour à Nouméa depuis hier soir, notre avion est arrivé avec un peu d’avance à l’aéroport de Magenta. Nous avons eu de la chance et avons intercepté notre chauffeur, dont nous avons reconnu la voiture, car c’était la même qu’à notre arrivée jeudi, juste à l’entrée de l’aéroport. Synchronisation parfaite. Toujours aussi sympathique qu’à notre première arrivée, le trajet avec la société « Les Mouettes » entre l’aéroport et l’hôtel a été rapide, malgré la distance.
Nous avons un peu plus de temps devant nous, pour cette nouvelle escale à Nouméa. Notre chauffeur de la veille nous avait un peu parlé des activités à faire sur l’île et nous de notre côté, avions aussi déjà consulté le Lonely Planet sur la Nouvelle Calédonie. Nous avons donc 2/3 idées de visites en tête. Petite astuce bien pratique de notre chauffeur toujours, il existe un pass « Nature & Culture » valable sur 6 sites : Le Centre Tjibaou, l’aquarium des lagons, le musée maritime, le musée de la Nouvelle-Calédonie, le musée de la ville de Nouméa et la Parc Zoologique et Forestier. Il coûte 1700 xpf, et il est très vite rentabilisé. Pour toutes les activités possibles à Nouméa, rien de tel que de faire également un petit tour à l’office du tourisme ou sur leur site.
Direction donc, la première visite de la journée, après avoir pris des forces au buffet du petit déjeuner à l’hôtel, le centre culturel Tjibaou. Site très représentatif de Nouméa, puisque c’est souvent une des photos du centre qui ressort quand on cherche des informations sur Nouméa. Notre hôtel se situe près de la baie de l’Anse Vata, ce n’est donc pas vraiment à côté puisqu’il se trouve vers l’aéroport de Magenta à environ 30 minutes. Dommage que notre vol ne soit pas arrivé en début de journée, nous aurions évité de refaire le trajet de la veille une seconde fois. Petit contretemps donc, mais rien de bien grave car la journée ne fait que commencer.
Deux moyens pour s’y rendre donc, le bus ou le taxi. A l’hôtel, on nous déconseille le bus car trop de correspondances apparemment. Un taxi arrive donc, et pour environ 2000 xpf, nous voici enfin au centre Tjibaou. La monnaie en Nouvelle-Calédonie, c’est surprenant la première fois. Les billets sont très grands et bien sûr, ils ne rentrent pas dans notre portefeuille d’Européen. Ils ressemblent aussi à des billets de « Monopoly » et nous nous demandons même si c’est vraiment de l’argent tellement ils sont colorés. Il n’y a pas beaucoup de pièces de monnaie non plus. Pour avoir une idée de la conversion 1000 XPF correspondent à 8.38€. A l’entrée du centre culturel, nous prenons donc notre pass, car nous avons l’intention de visiter d’autres endroits encore pendant notre séjour. Il est environ 11h et l’endroit a l’air plutôt calme, nous faisons quelques pas en direction de l’entrée du musée. Le site est grand avec beaucoup de végétation. Nous traversons un chemin en pierre où est marqué « le chemin kanak », pas de chance, l’animation proposée sur ce chemin 2 fois par semaine n’aura pas lieu aujourd’hui.
Quelques mètres plus loin, l’entrée à proprement parler. Quelques statues en bois et au centre, un guichet avec deux personnes qui nous expliquent où aller. Première salle juste derrière, une exposition sur l’art kanak, on y apprend que cet art est venu de Nouvelle Zélande et qu’il y a 3 styles. Les points/traits/formes, le réalisme et la sculpture. C’est un art assez primitif, qui donne un rendu très coloré et vivant. Au fur et à mesure de la découverte de ces 3 ambiances, il est possible de voir l’évolution de cet art, qui se clôture avec une composition mêlant collage, peinture et sculpture autour du thème du racisme. Une œuvre très intéressante car on y retrouvait des morceaux de publicité, des boîtes de conserve. Bref un joyeux mélange plutôt bien ordonné et très riche de sens.
Devant la salle d’exposition de peinture, une sculpture d’une vache en boîtes de « corned beef ». Et plus loin en descendant les escaliers, nous rentrons un peu plus dans la culture kanak en découvrant des rites et des croyances ancestrales. Dans la première salle, plusieurs énormes totems et des vidéos de tribus expliquant ces traditions. Nous apprenons ainsi la signification de ces totems. Avant le ciel et la Terre étaient rassemblées et ces totems étaient là pour les séparer. Ces totems représentent donc un symbole fort et sont utilisés aujourd’hui dans les maisons en guise de symbole de paix. Plus loin, un autre totem représentant un homme et sur sa tête, un oiseau. Ce totem symbolise le passage à l’âge adulte.
Plus loin une autre exposition sur l’art kanak autour d’écritures, de photographies…. Une petite pause pour se désaltérer et nous croisons un groupe scolaire qui fait également la visite. A l’étage, une autre exposition de magnifiques portraits de tribus kanak et un peu plus loin, des explications sur le bâtiment lui-même et sa structure si particulière. Nous apprenons qu’en fait, le centre actuel est le résultat d’une compétition entre plusieurs architectes à l’époque de François Mitterand pour avoir un musée sur la culture kanak. Principales contraintes, un bâtiment écologique respectant la nature selon les traditions. Tjibaou est donc le nom de la personne qui a gagné ce projet.
Nous terminons la visite par l’extérieur. Comme à l’intérieur, nous ressentons tout l’esprit de la nature et le lien très fort qui existe entre les kanaks et elle. Partout sur le sentier, des panneaux explicatifs sur les plantes, les animaux et leur signification. C’est vraiment très intéressant, de plus, nous sommes tout seuls au milieu de la végétation. Il règne une atmosphère vraiment paisible et chaque coup d’œil sur une plante ou une fleur nous donne un regard nouveau par rapport à notre quotidien à Paris. Dès l’entrée sur le sentier, un petit plan d’eau avec des rochers et des lotus. Petit souvenir du Japon mais ici ça n’a pas du tout la même signification. Le lotus représente ici la renaissance. Les animaux occupent une place importante dans cette culture également, petit exemple, le lézard est symbole de naissance et le hibou, de mort. En continuant, nous tombons sur « la mangrove » et ses longues racines s’entortillant le long de l’eau. Enfin, en revenant sur nos pas, car la mangrove est une impasse et nous ne voulons pas finir emmêlés dans ces longs bras envahissants, nous découvrons de vieux légumes et végétaux plantés ici. Là, un groupe de touristes; tout de même, il y a d’autres visiteurs. Pour terminer, cette superbe plongée dans l’univers kanak, toujours tout seuls avec la nature, des reconstitutions de maisons de l’époque. A l’entrée de ce village, une série de mini totems représentant des personnages importants. Et un peu plus loin sur la colline, un magnifique panorama sur le centre. Nous profitons de cette vue, à côté de la statue de monsieur Tjibaou, pour nous reposer de toutes ces découvertes et reprendre quelques forces pour la suite de la journée.
Ce centre est incroyable, tant par son architecture que par les richesses historiques et culturelles qu’il cache. Nous ne sommes vraiment pas déçus de cette visite. Chacun y a trouvé son compte et nous voici un peu plus familiarisés avec les coutumes locales. Malheureusement, il est un peu excentré et il vaut mieux, pour ne pas perdre son temps, cumuler une arrivée à l’aéroport de Magenta et une visite au centre dans la foulée.
Le mardi 10 septembre 2013
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