Réveil matinal dès les premiers rayons du soleil, après notre première nuit sur le bateau assez difficile et courte. Il faut s’habituer au constant ballotement du bateau mais aussi au bruit des vagues, surtout quand on a le sommeil léger comme moi. De plus dans la cabine, il fait assez chaud, heureusement que nous ne sommes pas en pleine saison chaude ; dans tous les cas, nous avons gardé le hublot ouvert toute la nuit d’où le réveil avec le soleil. Mais finalement au bout d’un certain temps, la fatigue l’emporte comme toujours si bien que Rémi m’a dit que pendant la nuit il avait plu et qu’il s’était fait mouiller, notre lit étant juste sous le hublot.
La première fois, c’est perturbant mais tout était resté ouvert pendant la nuit, nous avions juste éteint les lumières avant d’aller nous coucher. Même les serviettes étaient restées dehors. Aucun risque d’après Pacome et Virginie et nous ne sommes pas seuls au mouillage, d’autres catamarans ont aussi passé la nuit ici.
Vers 7h30, nous prenons notre premier petit déjeuner à l’arrière et au grand air sur le cata. Virginie nous a encore bien gâtés. Nous ne manquons de rien : céréales, fruits frais, confiture de mangue, pain toasté… C’est délicieux. Après ce plein de vitamines, il est à peu près 8h et Pacome démarre le moteur pendant que Virginie détache l’ancre à l’avant du bateau. Aujourd’hui, nous affrontons la mer pour de vrai et partons vers l’est, direction Huahine à 3 ou 4 h de navigation. Apparemment, la partie la plus difficile c’est aujourd’hui et la mer semble assez déchaînée d’après les prévisions de notre skipper. Nous prenons donc tous les deux des cachets pour le mal de mer.
Nous quittons Taha’a par la passe Toahotu et au bout de quelques minutes, nous sommes au large en pleine mer. Ça tangue déjà beaucoup, mais c’est supportable. Plus loin, les vagues se font plus grosses et surtout plus nombreuses, j’essaie de fixer mon regard à l’horizon mais j’ai l’impression d’être dans un énorme grand huit. Le moteur est à fond, la canne à pêche pour la pêche à la traîne toujours bien fixée; mais moi, je n’arrive plus à me tenir, je commence à sentir mes muscles trembler et je suis prise de vertiges. Heureusement, Virginie veille au grain et m’apporte tout ce qu’il faut pour essayer de me soulager. Si j’avais su, je n’aurai pas été aussi gourmande ce matin. Pas terribles ces cachets pour le mal de mer, même inefficaces sauf chez Rémi qui dort tranquillement sur la banquette pendant que je lutte avec la mer.
Bye, bye petit déjeuner, bonjour déjeuner. Sitôt arrivée à Huahine, mon mal de mer à peine arrivé est déjà reparti et je vais pouvoir à nouveau reprendre des forces en remplissant mon pauvre estomac. Quelques chips et du soda pour la digestion et ces 3 horribles heures sont déjà oubliées. Heureusement, mon médecin avait prévu le coup au cas où les cachets ne feraient rien et m’avait prescrit des patchs. Sans perdre un instant, j’en mets un derrière mon oreille et je serai normalement tranquille pour les prochaines 72h. Apparemment, cela faisait très longtemps que la mer n’était pas déchaînée comme ça et Pacome et Virginie me rassurent en disant que c’était tout à fait normal que je sois malade. Il paraît que dans ce sens c’est déjà dur dans des conditions normales. Après-demain, nous reprendrons la mer dans l’autre sens et il ne devrait y avoir aucun problème.
Ce midi, c’est assortiment de crudités; ça tombe à pic pour mon ventre. Après le déjeuner, petit tour à terre entre la baie Teapaa et la baie Bourayne pour une petite ballade au cœur de la faune de l’île. Huahine est surnommée « l’île sauvage » et dès les premiers pas dans la forêt, nous comprenons pourquoi. Nous sommes accueillis par Siki, le gardien de l’endroit; il nous prend pour des Américains, ce qui nous fait bien rire. Il confectionne de jolis bijoux en feuille et vanille, parfait pour un petit souvenir. Notre guide pour cette visite n’est autre que Pacome, notre skipper. Nous sommes accompagnés par un chien, sans doute celui du gardien, qui semble tout content d’être avec nous. Au sommet, une vue surprenante de la baie mais depuis la terre. Les couleurs sont magnifiques, vert éclatant de toutes les nuances et un camaïeu de bleu, c’est grandiose.
Pacome est pieds nus et marche sans problème le long du sentier rocailleux, en nous montrant quelques plantes de la faune polynésienne. Nous sommes en tong et pour nous, c’est plus compliqué. Première plante, le balisier, très belle fleur exotique très colorée. Plus loin, des longues tiges couvertes de tout petits pétales qui ont l’air tout doux et qui s’appellent queues de chats. Également des plants de papayes et des pins. Quelques bambous et des tout jeunes cocotiers. Nous croisons un drôle de crustacé qui semble beaucoup trop à l’étroit dans sa coquille et qui remue ses longues pinces pour avancer et Pacome en profite pour nous parler du « crabe des cocotiers » que nous ne croiserons pas, fort heureuse-ment. Ce crabe vit sur le mont Maupiti ; il est aussi gros qu’une poubelle et ne se chasse que la nuit. Il est capable de couper une noix de coco en 2 avec ses pinces.
Un peu plus bas, il y a quelques années, un hôtel « le Hana iti » a été dévasté par un cyclone. Nous voyons encore quelques ruines et notamment la piscine qui est maintenant recouverte de lierre et de lianes. L’endroit est magnifique, l’hôtel devait être somptueux. Sur la plage, nous retournons à l’annexe avec le bouquet de fleurs cueilli pour Virgine qui est restée sur le bateau pendant notre visite. C’est l’heure du goûter et Virgine nous a préparé de la noix de coco, miam miam ! Il nous reste encore un peu de temps pour nous baigner autour du cata avant de partir vers la baie d’Avea où nous allons dormir et dîner.
Dès la tombée de la nuit, Pacome, lampe-torche à la main, nous conduit en annexe au Relais Mahana. Situé tout près de l’eau, il est possible d’y manger des langoustes. Nous allons pouvoir nous rattraper et manger cette fameuse langouste que nous n’avons pas eue sur l’île des pins. L’autre spécialité du restaurant s’appelle « Hiro qui pleure », ce sont des lamelles de boeuf. Mais qui est Hiro ? Nous ferons sa connaissance demain. Au restaurant, beaucoup de monde et heureusement, il reste des langoustes. Tout le monde est très gentil et souriant et c’est délicieux. Il y a également en guise de décoration, un énorme fauteuil en osier tressé devant une hutte où il est possible de se faire photographier, c’est amusant. Nous avons même droit à une réduction grâce à Tahiti Yacht Charter, que demander de plus. Rassasiés, nous demandons à l’accueil de téléphoner à Pacome pour retourner en bateau, et nous voici de retour pour une nouvelle nuit à bord.
Cette partie de Huahine est superbe; c’est vraiment un coin sauvage où il est facile de s’imaginer être un Robinson, mais bien plus encore qu’à l’île des Pins. Rien de tel que de finir avec une langouste. La prochaine fois, nous irons la pêcher nous-même et la ferons cuire sur la terrasse de notre cabane dans les arbres. Voici donc le programme de nos doux rêves pour cette nuit.
Le dimanche 15 septembre 2013
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