2ème jour à Huahine, toujours dans le sud de l’île et 3ème jour sur le cata. Aujourd’hui, pas de navigation, c’est donc grasse matinée…. enfin c’est vite dit. Réveil 1h30 plus tard que hier, mais curieusement, nous sommes très reposés, sans doute les effets de la mer. Nous commençons à vraiment apprécier la vie à bord, profitant particulièrement du bon air frais le matin au petit déjeuner. Cette nuit au mouillage, le bateau tanguait plus, mais avec le patch, aucun problème.
Vers 9h, nous partons vers la baie juste à côté de la baie d’Avea, la baie Parea. Paysage beaucoup plus sauvage, nous sommes beaucoup plus proches des récifs de coraux ; nous voyons donc très bien l’écume des vagues formant comme de la jolie dentelle au loin sur la mer aux reflets turquoise. Devant nous, de magnifiques plages complètement désertes, c’est là que Pacome nous emmène avec l’annexe pour une petite visite le long de la mer. Nous croisons un couple de Polynésiens en train de pêcher des poissons aux couleurs multicolores. La pêche a l’air bonne, ils ont déjà tout un bac rempli. Nous échangeons quelques mots amicaux, ce sont apparemment des habitants de l’île et Pacome semble les connaître. Tout le long du rivage, le sable fin et blanc se bat pour avoir un peu de place avec les récifs de coraux déjà âgés qui ont pris l’aspect de grosses plaques noires. C’est magnifique; en plus le soleil est là et la chaleur aussi. Nous allons encore rentrer tout rouges sur le bateau. Sur la côte, de superbes cocotiers qui bordent la plage forment comme une rangée d’ombre tant la luminosité est forte. Quasiment aucun nuage dans le ciel, un bleu immaculé.
Pendant que les garçons partent à l’avant, je traîne un peu derrière espérant trouver quelques coquillages sur le sable et en profite pour prendre quelques photos. Rémi ayant oublié de prendre son appareil en partant. Quel dommage ! Pour l’instant je ne trouve que quelques gros fruits ronds verts par terre, c’est le fruit du « Tamanou », fameux ici, pour guérir tous les petits bobos et même les coups de soleil. Il faut l’ouvrir et en extraire la texture à l’intérieur et l’appliquer sur la plaie. Plus loin aussi, des feuilles de catalpa dont Pacome nous a vanté les mérites pour le nettoyage des masques de plongée. Il suffirait de frotter une ou deux feuilles à l’intérieur avant de plonger et plus aucune trace de buée. Dès que nous en trouverons avant une de nos sorties aquatiques, nous nous hâterons de tester. Nous rencontrons aussi des « Argusiers » qui soigneraient la gratte. Encore une autre plante étrange, le « Hotu » d’une forme de losange. Il contient une amande blanche qui était autrefois utilisée pour pêcher en endormant le poisson, il est très toxique (même pour l’homme). Aujourd’hui, il est interdit de pêcher de cette façon.
Toujours à la recherche de coquillages, Pacome me montre le coquillage du coin, le « troca », coquillage pyramidoïdal, qui possède un opercule détachable. Difficile de trouver un joli troca en parfait état mais par contre les opercules, il y en a partout de toutes les tailles. Ce coquillage est une espèce protégée ici. Il faut faire attention car ça glisse pas mal sur le corail, mais rapidement nous retrouvons le sable après cette bonne vieille chasse dans les flaques laissées par la mer. Un peu plus loin, un autre couple de Polynésiens qui construit une maison le long de la plage. La construction est sommaire, mais est loin d’être compliquée. Ils viennent nous saluer amicalement, là aussi Pacome semble les connaître puisqu’il leur dit que leur maison a bien avancé depuis la dernière fois. Le toit est fait de branches d’arbres et de paille tressée; les murs, enfin les supports plutôt, sont en bois et partout des coquillages en guise de décoration. Je comprends mieux où sont passés tous les coquillages que je cherchais désespérément sur la plage tout à l’heure. Un endroit parfait pour construire sa maison. Cela fait rêver ! C’est aussi cela la Polynésie !
Nous arrivons après une bonne heure au bord de l’eau au Marae Aniti, ancien lieu de culte en pleine nature, entièrement construit en plaque de corail noir. Ici, on pratiquait des sacrifices d’humains et d’animaux pour les dieux. Heureusement, cette pratique est depuis longtemps terminée. Au milieu, des plantes se sont mises à pousser, et là encore, une plante aux vertus médicinales: le « Noni », fruit rond jaune ou blanc, avec des aspérités rondes plus foncées qui soignerait le cancer notamment. Nous retournons au cata en longeant la route de l’autre côté cette fois-ci. Là, des habitations et quelques petits commerces. Des fruits de l’arbre à pain poussent le long de la route, ce sont des d’arbres d’Océanie et d’Asie tropicale dont les gros fruits contiennent une chair amylacée (amidon) que l’on consomme cuite. Nous trouvons ça très étrange et Pacome nous explique qu’ici, il y a une tradition : quand un bébé naît, on lui choisit une plante et on la plante dans son jardin ou à proximité avec le placenta. Nous apprécions d’avoir un guide comme Pacome qui décidément nous épate à chaque visite, c’est incroyablement intéressant. Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises, car la matinée n’est pas encore terminée et il nous reste encore une bonne heure avant le déjeuner. Pendant que Virginie, nous concocte encore un succulent menu, nous partons avec l’annexe le long du récif pour aller nager avec les petits poissons et au milieu des coraux. Pacome nous donne l’instruction de surtout le suivre car il y a beaucoup de courant. Il nous avait demandé au préalable si nous étions à l’aise dans l’eau, car c’est un peu dangereux par ici.
C’est notre première sortie aquatique et nous découvrons comment s’y prendre avec l’annexe. Mise à l’eau directe depuis le petit bateau gonflable; jusque là, rien de bien compliqué. Le plus dur est pour Pacome qui cherche une pierre assez grosse au fond de l’eau pour fixer le bateau. Après avoir été guide sur la faune et flore terrestres, le voici moniteur de plongée en tuba. Il repère les poissons-clowns dans les anémones, les concombres aux jolies couleurs, les bancs de poissons multicolores autour des patates de corail, des aiguillettes, poissons tout allongés avec un long nez en forme d’aiguilles. Décidemment, notre skipper est surprenant. A chaque endroit, nous prenons le temps d’observer chaque détail. Au bout d’un moment, il n’y a plus de pierre pour accrocher l’annexe; Pacome le tire à la main en remontant vers le cata. Sur le chemin, nous trouvons des bénitiers énormes, mais il est interdit de les ramasser surtout quand ils sont encore habités. Nous suivons l’annexe et Pacome en palmant malgré le courant généré par les récifs à proximité. Avec Rémi, nous en profitons pour bien prendre notre temps, surtout depuis que nous voyons le cata au loin et que nous avons compris que nous sommes en train de remonter à la nage. Pacome est déjà sur le cata, cela fait une bonne heure que nous sommes dans l’eau, nous ne voulons plus sortir.
La baie de Parea à Huahine-Iti, juste une merveille d’histoires, de paysages terrestres et sous-marins ! Par contre il vaut mieux être accompagné par quelqu’un qui connaît le coin, le courant est vraiment fort le long du récif et sur la côte, c’est toujours plus agréable d’avoir de vraies explications et de petites anecdotes.
Le lundi 16 septembre 2013
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